Thymus vulgaris : des vertus thérapeutiques recherchées
Outre son aspect ornemental et couvre-sol, le thym est un sous-arbrisseau condimentaire et médicinal de premier ordre. Il renferme une essence prisée en pharmacie, dont la composition varie selon la génétiquede chaque espèce.
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Originaire d'Europe centrale et méridionale, le thym vulgaire (Thymus vulgaris) aime les terrains secs et rocailleux. Il embaume les collines arides et les garrigues calcaires de Provence entre 500 et 1 500 m d'altitude. Sa plasticité écologique et sa rusticité lui permettent également de pousser convenablement dans d'autres régions de France.
Extraire des huiles essentielles
Le thym est entré dans la pharmacopée au XVIe siècle, mais il était déjà utilisé par les Égyptiens pour embaumer leurs morts. Communément cultivé dans les potagers, les jardins des simples, autour des maisons ou sur les balcons, le thym émet des petites fleurs blanches, mauves ou roses, au parfum suave, groupées à l'apex des tiges. À petite échelle, on prélève les jeunes pousses ou les sommités fleuries au fur et à mesure des besoins pour préparer des inhalations ou des tisanes stimulantes, digestives et efficaces contre les rhumes. Depuis quelques années, dans un contexte de développement du marché des plantes à parfum, aromatiques, médicinales et condimentaires (PPAMC), des industriels contractualisent la culture du thym avec différents producteurs régionaux selon le cahier des charges de l'agriculture biologique (AB) pour en extraire des huiles essentielles après distillation. Ces concentrés liquides renferment des principes actifs particuliers dont la teneur varie d'un profil biochimique à l'autre. Ainsi on distingue sept chémotypes (ou races chimiques) pour Thymus : thym à alpha-terpinéol, à paracymène, à carvacrol, à géraniol, à linalol, à thuyanol, à thymol. Ces profils varient selon les conditions pédo-climatiques. Certains sont recherchés et d'autres moins.
Comme la plupart des lamiacées, l'épiderme des feuilles de thym est recouvert de glandes odoriférantes qui contiennent une essence. Celle-ci est libérée lorsqu'on froisse les feuilles. La distillation après séchage des parties aériennes en croissance permet de produire une huile essentielle utilisée dans l'industrie des conserves alimentaires, des cosmétiques ou des produits pharmaceutiques. Le thymol est l'un des phénols les plus recherchés, car il possède des propriétés antiseptiques, toniques, pectorales, antitussives et antispasmodiques des voies digestives. Ainsi, l'huile essentielle de thym à thymol est principalement utilisée pour soigner les infections ORL (angine, rhume, toux...) et les troubles intestinaux. Cependant, elle doit être utilisée avec prudence à cause de sa causticité. Le surdosage peut même agresser la peau et entraîner des troubles nerveux. C'est pourquoi, on l'utilise diluée dans une huile végétale (amande douce, olive...). Une bonne huile essentielle de thym à thymol doit contenir : thymol (37 à 55 %), paracymène (8 à 28 %), gamma terpinène (6 à 14 %), carvacrol (1 à 13 %).
Jérôme Jullien
Différents usagesLe thym pour la distillation est récoltéà partir de mai ; pour l'herboristerie,de novembre à mai. PHOTO : JÉRÔME JULLIEN
Variabilité chimiqueSelon les conditions pédo-climatiques, différents chémotypes (profils chimiques) s'expriment. . PHOTO : LABORATOIRE PIERRE FABRE
Marché en hausseDes industriels contractualisent laculture du thym AB avec des producteursrégionaux. PHOTO : AMAP LE JARDIN D'ÉPICURE
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